vendredi 6 décembre 2013

L'orgueil rend triste ; l'humilité donne la joie

L'orgueil rend triste ; l'humilité donne la joie

mardi 9 août 2011

Vierges sages et vierges folles

     Nous nous parviendrons pas à Dieu et à son Royaume par nous-mêmes. C'est un don de Dieu, qu'il faut nous disposer à accueillir. Et la manière de s'y disposer, c'est la prière (et ses fruits, les actes de charité, qui authentifient la relation que nous avons avec Dieu). Nous prions souvent bien trop peu. La Vierge Marie, notre modèle et notre éducatrice, était constamment en prière, alors qu'Elle vivait dans le monde et qu'Elle avait une famille à nourrir. Et à l'époque, cela voulait dire de nombreuses heures de dur labeur chaque jour. N'imaginons donc pas qu'Elle passait sa journée agenouillée seule dans sa chambre.
     Mais il nous faut toutefois consacrer un temps significatif à la prière (dans notre chambre ou un autre lieu approprié) pour entrer peu à peu dans cette prière du coeur ou prière continuelle, qui nous permet de vivre constamment et consciemment sous le regard de Dieu.

     Et ainsi, je vois les vierges sages comme celles qui, par pur amour de l'Epoux, ont accumulé l'huile de la prière, gratuitement et sans compter. Ainsi, quand surgit l'Epoux, à l'improviste, leur coeur peut immédiatement se tourner ver Lui, leur lampe peut immédiatement briller à nouveau, car elles ont le coeur plein de foi et d'amour, grâce à la prière.
     Au contraire, les vierges folles (ou encore insensées, imprévoyantes) ont profité des plaisirs de ce monde, et si elles ont consacré du temps à la prière, c'était pour "être en règle", mais pas trop de temps quand-même, parce qu'il y a plein de choses à faire dans le monde, d'ailleurs, Dieu nous demande d'y travailler. Alors quand l'Epoux surgit, leur lampe n'a plus d'huile, cette foi et cet amour qui jaillissent de la prière. Et comme il faut bien de l'huile, elles vont chez les marchands. Mais cette huile-là ne s'achète pas : on ne peut faire l'économie de longues années de prière pour former en nous ce coeur selon Dieu. Il ne suffit pas de dire : "j'aurai bien le temps de m'occuper de religion quand je serai vieux, pour le moment, profitons de notre jeunesse".


     " Demandons au Seigneur d’unifier notre cœur ; de nous arracher à la dispersion dans les convoitises décevantes, et de faire converger en lui tous nos désirs légitimes, afin que nos vies soient intégrées dans la sienne : « Tout est à vous » nous rassure Saint Paul ; mais il ajoute : « mais vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu » (1 Co 3, 21-23). Le détachement évangélique n’est pas indifférence aux choses de la vie ; il est concentration de l’attention sur la présence de Celui qui donne à chaque événement son poids d’éternité. "
extrait d'une homélie de homelies.fr


     Et prenons joyeusement le temps quotidien de la prière, sous toutes ses formes (liturgie, oraison, lectio divina, autres dévotions, ...). Je ne connais pas de moyen plus efficace pour former les saints.


Réflexions personnelles

mardi 2 août 2011

C'est Toi qui me saisit, Dieu mon Dieu

Seigneur Jésus,

comme souvent, je me méprends : Tu m'inondes de tes grâces et j'en conçoit une profonde joie. Mais alors, je veux rester en cet état de joie et de contemplation de tes Mystères, et c'est alors comme si je voulais tenir ton Esprit en moi pour qu'Il ne me quitte pas. Mais c'est bien plutôt ton Esprit qui me saisit et me fait demeurer en Ton Amour !
Ah que l'orgueil vient se glisser partout. Et quand nous goûtons la joie de ta Présence, il nous faut encore nous abandonner sans crainte. Car "qui nous séparera de l'Amour du Christ ?"

Attention, les faux contemplatifs sont ceux qui ne veulent plus rien avoir à faire avec la réalité humble de nos vies. Les vrais contemplatifs au contraire sont aussi les humbles travailleurs sur la terre, qui marquent plus par leur simplicité et la joie qu'ils sèment autour d'eux sans même s'en rendre compte que par leurs airs éthérés.

Seigneur, donne-moi un coeur humble et pauvre, simple et joyeux, confiant en ta Divine Providence.

Prière personnelle

mercredi 18 mai 2011

Quand l'écoeurement me submerge...

     Seigneur,
     partout où il y a des hommes, il y a jalousies, rancunes, haine, avidité... La fange humaine est partout, seulement tempérée par les bonnes manières et les conventions sociales.
     Et il y a l'amour du Coeur de Jésus qui coule et lave toute blessure, convertit les coeurs et rend capable de pardonner et d'aimer par-delà la misère de l'homme, sans étroitesse ou mesquinerie, dans une profonde et sainte humilité et dans l'Espérance.
     Il n'y a pas de demi-mesure : ou la mort "dans nos péchés" nous met en garde Jésus, ou la vie, la seule possible : accepter de suivre radicalement Jésus pour qu'il fasse de nous les saints dont le monde a cruellement besoin.

     Plonge-moi en Toi, Seigneur, que je demeure toujours dans ton Amour !

Prière personnelle

jeudi 5 mai 2011

Liberté et obéissance

     La vertu d'obéissance n'a pas bonne presse aujourd'hui, et pourtant, il est dit du Christ qu'il se fit "obéissant jusqu'à la mort, et la mort de la Croix" (Philippiens 2,8). Et les chrétiens sont appelés à vivre à l'image de leur Maître la vertu d'obéissance.

     Le constat est sévère :
     "Au nom de la liberté et de l'épanouissement de soi, l'obéissance apparaît comme une soumission et une castration que seuls les faibles peuvent accepter.
On accepte à la rigueur la nécessaire autorité, et donc une certaine obéissance pour un bien vivre ensemble. Obéissance et liberté vont alors se disputer le champ de notre vie et l'obéissance reste formelle. Elle demeure un frein, un obstacle, une contrainte à l'autonomie. Cette conception de l'obéissance a pu aussi pénétrer dans l'Église. Le vœu d'obéissance n'est plus compris. Il est à la limite toléré pour certains..."

     Cela entraîne une difficulté à accepter l'autorité des supérieurs et leurs décisions, une grande facilité à critiquer. Certains ont même beaucoup de mal à répondre à un appel du Seigneur parce qu'ils ont peur d'entrer dans une structure qui les obligerait à obéir, à se soumettre.

     L'obéissance humaine :
     On conçoit pourtant bien que sans obéissance aux supérieurs légitimes (parents, enseignants, dirigeants d'entreprise ou de collectivité territoriale) ce serait vite l'anarchie.

     L'obéissance chrétienne :
     Mais plus encore pour un chrétien, il s'agit de faire comme Jésus qui a obéit en tout au Père qui veut sauver tous les hommes.
     "L'obéissance, c'est donc un des grands trésors de l'Église par lequel les hommes peuvent acquérir dans l'amour la certitude qu'ils font la volonté du Père. Certes, cela ne peut se faire sans le sacrifice de la volonté propre. La liberté des enfants de Dieu est à ce prix. Jésus nous a montré le chemin de cet amour oblatif. Il y a un lien très fort entre notre manière d'aimer et notre façon d'obéir. Ultimement, la charité étant le don de soi à Dieu et aux autres qui passe par le désir de faire la volonté de ceux que l'on dit aimer, l'obéissance est le signe et le moyen par excellence de l'apprentissage de la charité."


Citations extraites de "Sub signo Martini" - mars 2011

Lien complémentaire :
http://giboulee.blogspot.com/2011/02/obeissant-jusqua-la-mort-et-la-mort-sur.html

jeudi 21 avril 2011

Jésus lave les pieds de ses disciples

     "Ce que nous contemplons ce soir est le mystère de Jésus Serviteur du Père.

     L’attitude de saint Pierre nous introduit dans cette contemplation. Elle est d’abord superficielle : « Toi, Seigneur, tu veux me laver les pieds ! ». Pierre refuse le chemin d’humilité où Jésus s’engage et où il l’appellera. Mais Pierre ne refuse pas l’enseignement de Jésus en bloc. Son « Toi, Seigneur » montre qu’il refuse que ce soit Jésus, le Seigneur, qui prenne cette place. S’il est aussi vif, c’est parce qu’il est personnellement impliqué, parce qu’il est personnellement ébranlé. L’image qu’il avait de Jésus comme Seigneur ne lui permet pas de supporter ce spectacle.

     Ce constat vaut pour nous. Découvrir que le Christ n’est pas vraiment tel que nous l’imaginons ou tel que nous voudrions qu’il soit, ébranle les fondements de notre relation avec lui, et, par conséquence, met en cause l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes. C’est aussi en cela que la Passion est une épreuve décapante. Nous y découvrons notre Dieu sous un visage déconcertant, et souvent, avant de susciter la compassion, cela remet en cause ce que nous croyons être ou ce que pensions devoir devenir.

     Jésus rassure Pierre. Il lui révèle alors que ce chemin d’humilité est la condition d’accès à la vie éternelle. Avoir part avec Jésus, c’est partager sa vie au ciel avec le Père."


     "La logique de Pierre n’est pas celle de l’évangile. Jésus lave uniquement les pieds parce nous avons à recevoir petit à petit le don de Dieu. Il nous est livré tout entier, mais notre condition ne nous permet pas d’y accéder intégralement et instantanément. Jésus disait : « plus tard, tu comprendras ». Cela fait partie de notre chemin d’humilité, cela explique qu’il nous faut trois jours entiers pour méditer chaque année le mystère de Pâque et que sans cesse nous avons à recevoir de Dieu."


     "Quand il poursuit « Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres » il ne fait donc pas un raisonnement à fortiori. Jésus ne veut pas seulement dire : « puisque le seigneur s’est montré humble, vous qui n’êtes que des disciples, ne vous prenez pas pour plus que vous êtes, et restez humbles ». Car le lavement des pieds n’est pas pratiqué par les disciples mais par le maître.

     Ce soir est donc particulièrement émouvant. Jésus va nous quitter, et avant de partir, il nous demande de prendre sa suite. Il nous dit : vous qui êtes mes disciples, maintenant conduisez-vous en maîtres ; vous qui m’avez suivi et écouté, maintenant montrez le chemin. C’est ce que rapporte saint Jean : « C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous ».

     Le mystère que nous célébrons est donc celui d’une royauté tellement humble qu’elle nous associe à son œuvre de salut."


Extrait de homelies.fr
Jeudi saint

Jésus prend nos péchés et nous donne sa Vie : méditation personnelle

     « avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout »


     Aujourd'hui nous entrons dans le Triduum pascal, c'est à dire les trois jours saints où nous revivons spirituellement le mystère de notre salut : Jésus est venu dans le monde pour une seule chose, "pour que le monde ait la vie, et qu'il l'ait en abondance".

     On rapporte un passage de la vie de Saint Jérôme (qui traduisit la Bible en latin), lorsqu’il vivait en Palestine et travaillait dans la grotte de Bethléem où notre Sauveur est né : il eut une vision miraculeuse de la Nativité. Jésus-Christ lui apparut sous la forme d’un enfant qui lui demanda :
     - "Jérôme, si quelqu’un se présentait à toi de ma part et réclamait quelque chose, que Me donnerais-tu ?"
     - "Mes vertus et mes prières" répondit saint Jérôme.
     - "C’est bien, et quoi encore ?"
     - "Mon cœur, mon âme, tout mon être."
     - "J’accepte cela aussi, mais je désire encore quelque chose d’autre de ta part."
     - "Mais que te donner d’autre, Seigneur ?" se demanda l’ascète.
     - "Donne-moi tes péchés !".
Saint Jérôme commença à crier avec un cœur brisé. Il demande à travers les larmes :
     - "Pourquoi as-tu besoin de mes péchés, Seigneur ?"
     - "Pour les prendre sur moi."

     Ce soir, Jésus entre dans son Heure : Il prend sur lui totalement le péché et la misère de la multitude pour nous donner à la place sa Vie.
     Nous voudrions bien sûr donner à Jésus, à Dieu, tout ce que nous avons de meilleur. Tout. Mais notre péché ? C'est horrible ! Et en plus, cela semble nous culpabiliser : c'est notre péché qui fait mal à Jésus. Cette pensée nous est presque insoutenable.
     Mais voilà, Dieu sait que nous ne pouvons porter notre misère seuls : Il vient la porter avec nous, pour nous, et veut nous donner sa Vie. Refuserons-nous, par un orgueil mal placé, d'offrir nos péchés à Dieu en Jésus, qui nous les demande ? Et ainsi refuserons-nous le don qui nous est fait de la Vie de Dieu ?
     Ce chemin nous humilie au plus profond : même notre péché, nous ne sommes pas capables de le porter seuls. Mais c'est là, dans cette humilité profonde, que peut jaillir le don de la Vie : s'étant dépouillé de tout, même de notre péché, qui sont autant d'épines dont Jésus fait sa couronne, nous pourrons recevoir le Don suprême.

     N'ayons donc aucune honte et donnons à Jésus tous nos péchés, jusqu'aux plus petits, avec gratitude, dans le sacrement de sa réconciliation. Et nous verrons alors en Jésus toute la joie que Dieu a de pouvoir nous sauver et nous donner sa Vie.

mardi 19 avril 2011

La trahison de Judas : méditation personnelle

     Je vois Judas comme un homme qui aimait les honneurs, les belles choses (les beaux vêtements par exemple), et petit à petit, ce goût devint l'amour de l'Argent. Pourtant il aimait aussi Jésus. Mais à un moment, cet amour de l'Argent qu'il n'avait pas pris soin de déraciner (il continuait à s'occuper de la bourse commune) devint plus fort.
     J'imagine qu'il était connu des milieux "in" de l'époque, et quand les chefs des prêtres ont cherché un traître, ils l'ont approché en lui faisant miroiter une récompense sonnante et trébuchante. Il n'a pas su résister.
     Le dernier soir pourtant, Jésus reçut une révélation : "C’est le Père qui révèle au Fils que l’Heure approche, et que c’est un de ceux qu’il a choisis qui le trahira.". Alors, bouleversé au fond de lui-même par cette trahison intime, il déclare : « Amen, amen, je vous le dis : l'un de vous me livrera. »

     "Eclairé intérieurement sur la résolution que Judas a prise dans son cœur, Jésus ne lui fait cependant aucun reproche. Tout comme le père de la parabole du fils prodigue (Lc 15), il garde le silence et redouble d’attention en sa faveur : dans la tradition juive, recevoir la bouchée de la part du maître du repas est un signe de déférence, de prédilection. En répondant à la demande du disciple qu’il aimait, Notre-Seigneur ne dénonce pas un coupable, mais désigne la brebis égarée qui fait l’objet de ses soins particuliers et en faveur de laquelle il déploie un ultime effort de dialogue. Jésus sait que ce disciple saura interpréter son geste à la lumière de la charité « qui ne s’irrite pas, ne tient pas compte du mal ; qui excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout » (1 Co 13, 5-7).
     « - Qui est celui qui te livrera ? A quoi le reconnaîtrons-nous ? » - « Il s’agit de celui à qui je manifeste davantage d’amour ». « Je vous ai donné l’exemple, pour que vous agissiez comme j’ai agi. Sachant cela, heureux serez-vous si vous faites de même » (Jn 13, 15-17). Judas n’est pas insensible à la marque particulière d’affection que lui témoigne le Maître. Un instant il hésite. Mais il est déjà trop enfoncé dans les ténèbres pour revenir à la lumière".

     Comme la faim peut nous tenailler par moment, au point de nous conduire jusqu'au frigo même en dehors des heures légitimes de repas, le goût de l'Argent a trop saisi Judas. Il n'y tiens plus et sors. Accompagné pourtant par cette parole ultime que Jésus lui adresse : « Ce que tu fais, fais-le vite ». Lui disant par là qu'Il assume cet acte de son disciple qui va lui permettre de donner sa vie pour le salut de tous, y compris Judas.


Citations en italique : http://homelies.fr/ (homélie pour le mardi saint)