mardi 30 novembre 2010

L'exercice de l'autorité dans l'Église et la Croix

     On ne gouverne pas dans l’Église comme les chefs des Nations, a dit le pape en commentant l’Évangile, samedi 20 novembre, lors de la création de nouveaux cardinaux :

     « Qui est grand, qui est «le premier» pour Dieu? Le regard va tout d'abord au comportement que risquent d'avoir «ceux qu'on regarde comme les chefs des nations»: «dominer et faire sentir leur pouvoir». Jésus indique aux disciples une manière totalement différente : «Il ne doit pas en être ainsi parmi vous». Sa communauté suit une autre logique : «Celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur, et celui qui voudra être le premier parmi vous, sera l'esclave de tous».
Le critère de la grandeur et du primat selon Dieu n'est pas la domination, mais le service.
Et Jésus indique également le point de référence : le fils de l'homme, qui est venu pour servir ; il résume ainsi sa mission sous la catégorie du service, entendu non pas au sens générique, mais au sens concret de la Croix, du don total de la vie comme «rachat», comme rédemption pour le plus grand nombre.
C'est un message qui vaut pour les Apôtres, qui vaut pour toute l'Eglise, qui vaut surtout pour ceux qui ont la tâche de guider le peuple de Dieu. Ce n'est pas la logique de la domination, du pouvoir selon les critères humains, mais la logique de se baisser pour laver les pieds, la logique du service, la logique de la Croix qui est à la base de tout exercice de l'autorité. De tout temps, l'Eglise est engagée à se conformer à cette logique et à en témoigner pour faire transparaître la vraie «Seigneurie de Dieu», celle de l'amour. »

     Et il a redit le lendemain, lors de l'homélie de la fête du Christ-Roi que l'autorité dans l'Église consistait surtout en la foi en Jésus crucifié :

     « Le ministère de Pierre consiste entièrement dans sa foi, une foi que Jésus reconnaît immédiatement, dès le début, comme authentique, comme don du Père céleste ; mais une foi qui doit passer à travers le scandale de la croix, pour devenir authentique, véritablement «chrétienne», pour devenir «roc» sur lequel Jésus puisse édifier son Eglise.
La participation à la seigneurie du Christ ne se vérifie concrètement que dans le partage de son abaissement, de sa Croix. Chers frères, mon ministère également, et par conséquent le vôtre également, consiste entièrement dans la foi. Jésus peut édifier sur nous son Eglise dans la mesure où il trouve en nous ce degré de foi véritable, pascale, cette foi qui ne veut pas faire descendre Jésus de la Croix, mais place sa confiance en Lui sur la Croix. Dans ce sens, le lieu authentique du Vicaire du Christ est la Croix, la persistance dans l’obéissance de la Croix. »

     « Le Pape et les cardinaux sont appelés à être profondément unis avant tout en cela: tous ensemble, sous la direction du Successeur de Pierre, ils doivent demeurer dans la seigneurie du Christ, en pensant et en œuvrant selon la logique de la Croix, — et cela n’est jamais facile, ni évident. »

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2010/index_fr.htm

jeudi 25 novembre 2010

Laissons-nous saisir par le Christ

     "Frères, je tombe à genoux devant le Père, qui est la source de toute paternité au ciel et sur la terre. Lui qui est si riche en gloire, qu'il vous donne la puissance par son Esprit, pour rendre fort l'homme intérieur. Que le Christ habite en vos coeurs par la foi ; restez enracinés dans l'amour, établis dans l'amour. Ainsi vous serez capables de comprendre avec tous les fidèles quelle est la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur... Vous connaîtrez l'amour du Christ qui surpasse tout ce qu'on peut connaître. Alors vous serez comblés jusqu'à entrer dans la plénitude de Dieu.

     Gloire à celui qui a le pouvoir de réaliser en nous par sa puissance infiniment plus que nous ne pouvons demander ou même imaginer, gloire à lui dans l'Église et dans le Christ Jésus pour toutes les générations dans les siècles des siècles. Amen."

Lettre de Saint Paul aux Ephésiens 3, 14-21

Exigence évangélique et réalisme pratique : la réponse de Benoît XVI

     Est impressionnante, elle ausi, la réponse à la qustion sur l’encyclique Humanae Vitae (ndt encyclique de Paul VI – 1968 - à relire ici) « dont les perspectives continuent à être toujours valables, mais une autre chose est de trouver des chemins humaines praticables. Je crois qu’il faudra toujours des minorités intimement convaincues de l’exactitude de ces perspectives et que en les vivant, elles resteront pleinement satisfaites de sorte qu’elles pourront être un fascinant modèle à suivre. Nous sommes des pécheurs. Mais nous ne devrions pas assumer ce fait comme une instance contre la vérité, quand cette prescription morale n’est pas vécue. Nous devrions chercher à faire tout le bien possible, et nous appuyer et nous supporter mutuellement… ».

Site "Benoît et moi"
Extrait d'un article sur le dernier livre d'entretien avec le Pape "Lumière du monde"
http://benoit-et-moi.fr/2010-III/0455009e0207c0b02/0455009e3b06df507.html

mercredi 10 novembre 2010

La Sagrada Familia

"Aujourd'hui j'ai eu la grande joie de consacrer cette église à Celui qui, Fils du Très-Haut, s'est dépouillé de lui-même en se faisant homme et, protégé par Joseph et Marie, dans le silence de la maison de Nazareth, nous a enseigné sans paroles la dignité et la valeur essentielle du mariage et de la famille, espérance de l'humanité, dans laquelle la vie est accueillie, de sa conception à son terme naturel. Il nous a aussi enseigné que toute l'Église, en écoutant et mettant en pratique sa Parole, se transforme en sa Famille. Et, encore plus, il nous a confié la mission d'être des semences d'une fraternité qui, semée dans tous les cœurs, nourrit l'espérance."

Benoît XVI,
lors de l'Angelus du dimanche 7 novembre,
après la dédicace de la Sagrada Familia (cathédrale de Barcelone)