mardi 23 février 2010

Obéissance à Dieu et liberté personnelle

     La volonté de Dieu "est justement le lieu où nous trouvons notre véritable identité". Dieu nous a créés, et sait ce qui est vraiment bon pour nous, ce qui est conforme à notre nature. Mais il nous faut accepter de dépendre de Dieu, de lui faire confiance. Et c'est difficile, parce que notre tendance est de vouloir être autonome, sans Dieu ni maître.
     Nous concevons la liberté comme la possibilité de "faire ce que l'on veut". Mais c'est une liberté toute extérieure. La véritable liberté est une liberté intérieure, une liberté accordée à ce que nous sommes profondément. La liberté d'être ce que nous sommes, la liberté de n'être mus que par l'amour et non par toutes sortes de passions aliénantes.

     « C'est un mot qui ne plaît pas à notre époque. L'obéissance apparaît comme une aliénation, comme une attitude servile (...). Au lieu du mot '' obéissance'', nous voulons comme mot-clef anthropologique ''la liberté''. Mais en considérant de près ce problème, nous voyons que ces deux choses vont ensemble (...). Parce que la volonté de Dieu n'est pas une volonté tyrannique (...), mais elle est justement le lieu où nous trouvons notre véritable identité (...). Prions réellement le Seigneur, afin qu'il nous aide à voir intimement que telle est la liberté et d'entrer ainsi avec joie dans cette obéissance » et de rassembler les hommes « et de les conduire - par notre exemple, par notre humilité, par notre prière, par notre action pastorale - à la communion avec Dieu »

Benoît XVI au clergé de son diocèse, 19 février 2010

A propos de la dérision

     "Souvent, la dérision fait tourner la meule de l'intimidation. Il n'est pas dit que les esprits y gagnent en liberté, bien au contraire. Il y a certes un rire de la jubilation, qui naît de l'émerveillement, de la gratitude du plaisir. [...]
     Qui rit de tout ne s'indigne plus de rien parce qu'il n'admire rien. Il n'a guère le cœur de s'indigner. Le principe de la servitude est dans sa conscience. Riez gens sans amour qu'à rire tout incline, chantait Aragon."

Extrait d'un texte de Jean-Noël Dumont, philosophe, directeur du Collège supérieur de Lyon, paru dans le Figaro, daté du 23 mars 2007