mardi 12 octobre 2010

Liturgie et sacrements : enjeu des déformations

     "Saint Léon le Grand, cité dans le Catéchisme de l'Église catholique, dit qu'après l'Ascension tout ce qui dans le Seigneur était visible sur terre est passé dans les sacrements. C'est de cette façon qu'aujourd'hui le Christ continue à être présent et visible pour nous. C'est à la lumière de ceci qu'il faut comprendre ce que saint Thomas veut dire lorsqu'il parle de "matière" du sacrement. Si on ne revient pas à ce genre de notion réaliste, il est impossible de comprendre les sacrements. La présence divine n'est pas seulement quelque chose qu'il faut envisager "symboliquement", mais elle est quelque chose qui touche l'homme par le moyen du sacrement, elle est quelque chose qui agit."

     "On ne peut pas fabriquer un culte à sa propre image, sinon c'est Dieu que l'on déforme. Or aujourd'hui, non seulement on imagine un dieu et après on improvise un culte qui convienne à cette image, mais on va même jusqu'à imaginer d'abord un culte pour inventer ensuite le dieu qui lui correspond. L'idolâtrie signifie "idée déformée de Dieu" : c'est bien là la réalité qui nous entoure.
     "La liturgie est et reste le lieu le plus approprié pour cette rencontre avec Dieu, et pour cela le Pape, lorsqu'il s'en préoccupe, ne traite pas de problèmes secondaires, mais bien de questions primordiales : si même la liturgie se met à parler le langage du monde, comment faire pour aider l'homme ?"


Mgr Nicola Bux
Source : ProLiturgia.org

vendredi 8 octobre 2010

Marthe et Marie : Evangile de Jésus-Christ - Luc 10, 38-42

     Nous proposons une lecture symbolique de ce récit.

     Marthe peut représenter l’« être charnel » en nous - au sens biblique du terme : l’esprit incarné que nous sommes, dans la précarité de notre nature marquée par les conséquences du péché des origines.
     Marie peut représenter l’homme intérieur, l’esprit, le cœur profond, la « fine pointe de l’âme » (Ste Thérèse d’Avila) où nous sommes ouverts à la Transcendance divine.

     Marthe « s’inquiète » : elle perd la quiétude de l’âme ; ses facultés psychiques s’émeuvent, emportées par les passions sensibles.
L’inquiétude de l’âme entraîne « l’agitation ».

     La contemplation de Marie qui, « se tenant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole », est spirituelle.
     L’esprit peut demeurer uni de manière permanente à Dieu au cœur même des activités transitoires dans lesquelles sont engagées l’âme et le corps. Telle devrait être la condition « normale » du chrétien : renouvelé dans l’Esprit Saint qui est devenu l’Hôte de son cœur, il devrait rester en communion avec Lui en toutes circonstances, afin que ses œuvres procèdent de la synergie entre la nature créée et la grâce divine, conformément au dessein de Dieu sur l’être humain.

     Ce monde passe, mais la Parole de Dieu ne passe pas ; notre corps matériel nous sera retiré en attendant de ressusciter dans la gloire, mais l’union à Dieu dans l’Esprit ne nous sera jamais enlevée – si du moins nous nous maintenons dans l’amitié avec Dieu, ou selon l’expression théologique : si nous restons « en état de grâce ». Telle est la seule chose nécessaire, dont dépend notre destinée éternelle.

     « Si je suis en état de grâce, que le Seigneur m’y garde ; si je n’y suis pas, qu’il m’y mette ! » (Sainte Jeanne d’Arc).


Père Joseph-Marie
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