mardi 19 avril 2011

La trahison de Judas : méditation personnelle

     Je vois Judas comme un homme qui aimait les honneurs, les belles choses (les beaux vêtements par exemple), et petit à petit, ce goût devint l'amour de l'Argent. Pourtant il aimait aussi Jésus. Mais à un moment, cet amour de l'Argent qu'il n'avait pas pris soin de déraciner (il continuait à s'occuper de la bourse commune) devint plus fort.
     J'imagine qu'il était connu des milieux "in" de l'époque, et quand les chefs des prêtres ont cherché un traître, ils l'ont approché en lui faisant miroiter une récompense sonnante et trébuchante. Il n'a pas su résister.
     Le dernier soir pourtant, Jésus reçut une révélation : "C’est le Père qui révèle au Fils que l’Heure approche, et que c’est un de ceux qu’il a choisis qui le trahira.". Alors, bouleversé au fond de lui-même par cette trahison intime, il déclare : « Amen, amen, je vous le dis : l'un de vous me livrera. »

     "Eclairé intérieurement sur la résolution que Judas a prise dans son cœur, Jésus ne lui fait cependant aucun reproche. Tout comme le père de la parabole du fils prodigue (Lc 15), il garde le silence et redouble d’attention en sa faveur : dans la tradition juive, recevoir la bouchée de la part du maître du repas est un signe de déférence, de prédilection. En répondant à la demande du disciple qu’il aimait, Notre-Seigneur ne dénonce pas un coupable, mais désigne la brebis égarée qui fait l’objet de ses soins particuliers et en faveur de laquelle il déploie un ultime effort de dialogue. Jésus sait que ce disciple saura interpréter son geste à la lumière de la charité « qui ne s’irrite pas, ne tient pas compte du mal ; qui excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout » (1 Co 13, 5-7).
     « - Qui est celui qui te livrera ? A quoi le reconnaîtrons-nous ? » - « Il s’agit de celui à qui je manifeste davantage d’amour ». « Je vous ai donné l’exemple, pour que vous agissiez comme j’ai agi. Sachant cela, heureux serez-vous si vous faites de même » (Jn 13, 15-17). Judas n’est pas insensible à la marque particulière d’affection que lui témoigne le Maître. Un instant il hésite. Mais il est déjà trop enfoncé dans les ténèbres pour revenir à la lumière".

     Comme la faim peut nous tenailler par moment, au point de nous conduire jusqu'au frigo même en dehors des heures légitimes de repas, le goût de l'Argent a trop saisi Judas. Il n'y tiens plus et sors. Accompagné pourtant par cette parole ultime que Jésus lui adresse : « Ce que tu fais, fais-le vite ». Lui disant par là qu'Il assume cet acte de son disciple qui va lui permettre de donner sa vie pour le salut de tous, y compris Judas.


Citations en italique : http://homelies.fr/ (homélie pour le mardi saint)

Aucun commentaire: