samedi 30 janvier 2010

Homélie pour la fête de l'Epiphanie

Extraits...

     Ce n'est que dans cet Enfant que se manifeste la force de Dieu, qui rassemble les hommes de tous les siècles, car sous sa domination ils parcourent la route de l'amour, qui transfigure le monde. [...] Beaucoup de personnes ont vu l'étoile, mais seules quelques unes en ont compris le message. Les experts de l'Écriture de l'époque de Jésus connaissaient parfaitement la Parole de Dieu. Ils étaient en mesure de dire sans aucune difficulté ce qu'on pouvait trouver dans celle-ci à propos du lieu où le Messie devait naître, mais, comme le dit Saint Augustin : "Il leur est arrivé comme aux pierres milliaires : tout en donnant des indications au voyageurs en chemin, ils sont eux-mêmes restés inertes et immobiles" (Sermo 199. In Epiphania Domini, 1, 2).

     Quelle est la raison pour laquelle certains voient et trouvent et d'autres pas ? Qu'est-ce qui ouvre les yeux et le cœur ? Qu'est-ce qui manque à ceux qui sont indifférents, à ceux qui indiquent la route mais ne bougent pas ? Nous pouvons répondre : trop d'assurance en eux-mêmes, la prétention de connaître parfaitement la réalité, la présomption d'avoir déjà formulé un jugement définitif sur les choses rend leurs cœurs fermés et insensibles à la nouveauté de Dieu. Ils sont sûrs de l'idée qu'ils se sont faite du monde et ne se laissent plus bouleverser au plus profond d'eux-mêmes par l'aventure d'un Dieu qui veut les rencontrer. Ils placent leur confiance d'avantage en eux-mêmes qu'en Lui et ne considèrent pas possible que Dieu soit grand au point de pouvoir se faire tout petit, de pouvoir vraiment s'approcher de nous.

     À la fin, ce qui manque, c'est l'humilité authentique, qui sait se soumettre à ce qui est plus grand, mais également le courage authentique, qui conduit à croire à ce qui est vraiment grand, même si cela se manifeste dans un Enfant sans défense. Il manque la capacité évangélique d'être des enfants dans son cœur, de s'émerveiller, et de sortir de soi pour se mettre en route sur le chemin que l'étoile indique, le chemin de Dieu.
     Mais le Seigneur a le pouvoir de nous rendre capables de voir et de nous sauver. Nous voulons alors Lui demander de nous donner un cœur sage et innocent, qui nous permette de voir l'étoile de sa miséricorde, de nous mettre en route sur son chemin, pour le trouver et être inondés par la grande lumière et par la joie véritable qu'il a apporté dans le monde. Amen !

Benoît XVI
6 janvier 2010

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