jeudi 2 septembre 2010

Un peu de philosophie...

Qu'est-ce que le fait de connaître ?

L'homme peut poser des concepts intellectuels, des idées qui viennent du réel qui l'entoure. Cette faculté commune à tous les hommes, ce sens commun, c'est l'intelligence, qui nous distingue de l'animal.
En particulier, l'intelligence perçoit dans le réel des principes rationnels (nous y reviendrons) qui lui sont constitutifs et qui le sont aussi par conséquent de la pensée humaine.
Notre intelligence ne peut fonctionner sans que les sens aient fait leur travail d'abstraction des informations contenues dans le réel, et nos sens ne peuvent excercer leur action sans l'existence première de ce réel. Le réel est donc premier dans l'ordre de la connaissance. Le réel est donc l'objet de l'intelligence. La finalité de l'intelligence est donc de connaître ce qui existe, le réel.

On reçoit en fonction de ce que l'on est ; on n'émet qu'en fonction de ce que l'on est.

Il y a dans l'homme une part qui peut penser l'immatériel, qui peut poser un concept, qui peut abstraire de l'intelligible, qui peut extraire de l'intellectuel à partir de cet intelligible.Cet intelligible, ce concept intellectuel n'est pas limité par la matière, n'est pas dépendant uniquement de celui qui l'émet ; ce concept devient universel, intemporel, éternel. Cette part dans l'homme est donc quelque chose d'intellectuel, d'universel, d'intemporel, d'éternel puisque le concept posé par l'homme est de cet ordre.

La question de l'âme

Pour que l'homme puisse avoir en lui des concepts intellectuels et éternels, il faut nécessairement qu'en lui il y ait une partie intellectuelle et éternelle - apte à penser ces concepts. L'expérience de la mort nous montre que ce n'est pas le corps, partie matérielle, qui est éternel. Il ne reste plus que l'âme qui est donc éternelle.

Lorsque je me trouve en présence d'un être, qu'il soit de nature organique, végétale, sensible ou intellectuelle, mes sens retirent de cette rencontre une "image". Les animaux, d'ordre sensible, font jusqu'à cet instant le même travail. Mais l'homme, dans le fait de la connaissance, "retire" de l'être les principes rationnels contenus en lui pour en extraire des concepts intellectuels. C'est dire que nous prenons en nous-même, que nous faisons nôtre, le principe qui anime l'être connu de nous, principe qui fait que l'être est ce qu'il est et non pas autre chose.

Or ce principe est rationnel, donc immatériel. Ce que je reçois dans le cadre de la connaissance est donc la partie immatérielle de l'être dont mes sens ont perçu la partie matérielle. Il y a donc dans l'objet perçu, et ce qu'il soit d'ordre organique, végétal, sensible ou intelligible, une partie immatérielle en la chose elle-même.

Cette partie immatérielle de la chose, ce qui l'anime, lui confère la seule faculté d'être animée en fonction de sa qualité (l'organique : être, le végétal : être, se nourrir, se reproduire, ...). C'est cette partie que mon intelligence saura connaître après le travail de mes sens. C'est cette partie qui vient en moi. Mais dans le fait de la connaissance, le sujet connaissant n'ôte rien à l'objet connaissable ; il y a un profond respect des parties en présence.

L'être est donc fait de matière et d'intelligible (immatériel). Sans la matière, le principe immatériel (l'âme) qui devrait animer cette matière n'a pas de raison d'être et ne peut donc pas exister. La faculté de cette âme est d'animer cette chose et non une autre. Chaque principe qui anime, chaque âme est donc unique et existe parce qu'elle a un être matériel à animer. Elle ne peut donc pas préexister au corps qu'elle anime. Puisque c'est l'âme (ce qui anime) qui fait que la chose est ce qu'elle est, c'est que chaque chose est un composé de matière et d'immatériel, de corps et d'âme, et c'est pour cela que je puis, en tant qu'homme, connaître ce qui m'entoure.

À un corps correspond donc une âme et une seule ; et à une âme, dans le cas des composés corps-âme, correspond un corps et un seul, sinon il ne serait pas déterminément ce qu'il est.

Merci à mon professeur, Pascal Baleydier,
qui me fait découvrir ces notions fondamentales.

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