vendredi 20 août 2010

Qu'est-ce que l'amour ?

     "Comment l’amour peut-il faire l’objet d’un commandement ? Si l’amour est contraint, il n’est plus libre ; et s’il ne procède pas de la liberté, il est indigne d’être appelé « amour »."

     Ce genre d’objection est caractéristique de la culture contemporaine et procède de la confusion entre l’amour-sentiment et l’amour-volonté. Il est clair que l’on ne peut contraindre quelqu’un à ressentir un sentiment d’amour pour une autre personne. Les sentiments et émotions – tels que l’amour de convoitise, le désir ; ou leurs contraires : la haine, l’aversion – sont des passions de l’âme qui s’éveillent spontanément en réponse à une action extérieure perçue par les sens (ou imaginée intérieurement). Il est absurde de chercher à « commander » ce qui est de l’ordre du réflexe. Par contre l’amour-volonté désigne l’orientation délibérée et volontaire de la personne vers une fin discernée comme étant un bien. Seule cette forme d’amour est un « acte humain », c'est-à-dire une action qui implique un engagement de la liberté ; l’amour-sentiment est un acte dit « de l’homme », c'est-à-dire une action instinctive, spontanée, sans valeur morale. La confusion entre ces deux modalités de l’amour est redoutable : bon nombre de jeunes gens de nos jours refusent de s’engager dans le mariage sous prétexte qu’ils ne peuvent pas assurer que leur sentiment survivra à l’usure du temps. Sur ce point ils n’ont pas tort : les sentiments sont versatiles par nature ; c’est bien pourquoi ils doivent être pris en relais par un acte de volonté qui les ratifie et en fait un choix libre et durable. La décision d’aimer pour la vie procède d’un discernement aboutissant à la conviction partagée par les fiancés qu’ils sont « faits l’un pour l’autre », c'est-à-dire qu’ils sont donnés l’un à l’autre pour qu’ils apprennent à s’aimer et puissent découvrir au cœur de cet amour, le visage de leur Dieu. Une fois le discernement accompli et la décision prise, c’est dans l’obéissance à la parole donnée que les époux persévèrent dans l’amour, jour après jour.

     Il en va de même pour notre relation à Dieu : le précepte de l’amour de Dieu et du prochain n’a de sens que sur l’horizon de l’Alliance, c'est-à-dire de l’engagement réciproque contracté entre Dieu et son peuple, une fois pour toutes.


Père Joseph-Marie
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